Les 12 comportements à avoir pour l’apprenant (2 ème partie)
Septièmement : qu’il s’efforce de préserver les actes recommandés en Islam, parmi les oeuvres et paroles ; qu’il soit assidu dans la récitation du Coran, l’évocation d’Allah Ta’âlâ par son cœur et par sa langue, les invocations du matin et soir, les actes surérogatoires dans la prière, le jeûne, le pèlerinage sacré, la prière sur le prophète (salla Allah ‘alayhi wa sallam), certes l’aimer et l’honorer est obligatoire, qu’il se comporte alors convenablement lorsque son nom est évoqué.
Citer la sunnah du prophète (salla Allah ‘alayhi wa sallam) est recommandée.
Lorsque l’imam Mâlik mentionnait le prophète (salla Allah ‘alayhi wa sallam) son visage changeait de couleur et se creusait.
Lorsque l’on évoquait le nom du prophète (salla Allah ‘alayhi wa sallam) auprès de Ja’far Ibn Muhammed, son visage devenait pâle, de même que Ibn al Qâssim, sa langue se desséchait dans sa bouche lorsque le nom du prophète était cité, pour son respect profond envers le messager d’Allah.
Huitièmement : qu’il se comporte avec les gens de la meilleure manière : avoir un visage souriant, répandre le salâm, nourrir les nécessiteux, contenir sa colère, de pas nuire aux gens, supporter leurs torts, favoriser les autres sur soi-même, agir avec équité et abandonner le favoritisme, exprimer sa gratitude pour les bienfaits, s’efforcer de satisfaire les besoins des autres, intercéder en leur faveur, faire preuve de gentillesse envers les pauvres, s’occuper des voisins et des proches, être bienveillant envers les étudiants, les aider et leur rendre service- comme nous allons le voir in shaa Allah-.
S’il constate un manquement chez une personne dans sa prière, ou bien au niveau de la purification, qu’il la conseille donc avec douceur et bienveillance, comme l’a fait le Messager d’Allah (salla Allah ‘alayhi wa sallam) avec le bédouin qui s’est mis à uriner dans la mosquée, ou encore avec Mu’âwiya Ibn al Hakam lorsque celui-ci parlait durant la prière.
Neuvièmement : qu’il purifie son intérieur et son apparence des comportements immoraux et qu’il s’empreigne de nobles caractères.
Parmi les comportements immoraux : la rancœur et l’envie, l’injustice, la colère pour autre qu’Allah Ta’âlâ, la tromperie, l’orgueil, l’ostentation, la vanité et la quête d’une réputation, l’avarice, la perfidie, l’arrogance, la cupidité, la fierté, la concurrence dans ce bas-monde et l’ostentation à son égard, la flatterie, vouloir impressionner les autres, vouloir être flatté pour une chose que l’on n’a pas réalisé, se préoccuper des défauts des autres tout en ignorant ses propres défauts, le fanatisme et le communautarisme pour autre qu’Allah, le désir et la crainte pour autre que Lui, la calomnie et la médisance, le faux témoignage, le mensonge, l’obscénité dans les paroles, le mépris des autres, même s’ils sont de statut inférieur.
Prenez donc garde, prenez garde à ces traits perfides et aux mœurs viles car ce sont la porte de tout mal, voire le mal entier.
Parmi les remèdes contre l’envie : la réflexion qu’il s’agit en vérité d’une altération à la sagesse d’Allah puisque c’est Lui Seul qui a fait don de ce bienfait à cette personne enviée.
Parmi les remèdes contre la vanité : se rappeler que son savoir, sa compréhension, sa clarté d’esprit et son éloquence, etc… sont des bienfaits qu’Allah lui a octroyé, et ce sont des dépôts auxquels ils se doit de préserver précieusement. Qu’il se souvienne que Celui qui lui a fait don de ces bienfaits peut tout aussi bien les lui reprendre en un clin d’œil, comme cela a été le cas pour Bal’âm *, et cela n’est nullement difficile pour Allah : (sens rapproché des versets ) {Sont-ils à l’abri du stratagème d’Allah ?} (Al-A’raf : 99)
Parmi les remèdes à l’ostentation : avoir à l’esprit qu’aucune créature ne peut agir en sa faveur dans ce qu’Allah ne lui a point destiné, et qu’ils ne peuvent en aucun le nuire s’Il ne te pas prédestiné ce mal. Pourquoi donc annule-t-il son œuvre et nuit-il à sa foi et accorde-t-il de l’importance à ceux qui, en vérité, ne peuvent ni agir en sa faveur ni lui causer du tort ?!
Allah Ta’âlâ, connaît très certainement sa mauvaise intention comme il a été authentifié dans le hadith suivant : « Pour celui qui n’agit que pour être entendu et vu, Allah fera en sorte qu’il soit entendu et vu.»**
Parmi les remèdes contre le mépris des autres : méditer sur la parole d’Allah Ta’âlâ (traduction rapprochée du sens des versets) :
{ ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux).
Quel vilain mot que : « perversion » lorsqu’on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas… Ceux-là sont les injustes.} (Al Hujurâtes : 11)
*voir tafsir Ibn Kathir de sourate Al A’raf (175-178)
**Rapporté par Al Bukhari 6499 et Mouslim 2987
{Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. } (Al Hujurâtes : 13)
*voir tafsir Ibn Kathir de sourate Al A’raf (175-178)
{ Ne vous vantez donc pas vos propres mérites. Il sait parfaitement qui Le craint réellement. } (An Najm : 32)
Fait partie des nobles caractères : la constance dans le repentir, la sincérité, la certitude, la piété, la patience, l’acceptation, la reconnaissance, l’ascétisme, placer sa confiance en Allah, posséder une belle âme, avoir une bonne opinion , savoir outrepasser, le bon comportement, l’excellence, la gratitude, la douceur envers les créatures, la pudeur envers Allah et envers les autres.
L’amour d’Allah Ta’âlâ est la qualité qui regroupe toutes les belles vertus, et il se concrétise en suivant la voie du Messager d’Allah : (traduction rapprochée du sens des versets) : {Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »} (Ali Imran : 31)
Dixièmement : la persévérance dans le désir de progresser constamment, en faisant preuve de sérieux et en fournissant des efforts. Qu’il soit assidu dans les pratiques spirituelles parmi les actes d’adoration, mais aussi dans les domaines intellectuels tels que la lecture, l’enseignement, l’étude, la réflexion, l’écriture, la mémorisation, la recherche…
Qu’il ne perde donc pas son temps dans autre chose que l’apprentissage et les efforts, si ce n’est pour un besoin tel que manger, boire, dormir, se reposer, accorder le droit à son épouse, accueillir un visiteur, la quête de la subsistance, ou une douleur, ou autre raison valable lui empêchant de le faire.
Certes, le restant des jours dans la vie du croyant n’a pas de prix, et celui dont deux jours sont égaux est perdant.
Onzièmement : qu’il ne s’empêche de bénéficier d’un savoir auprès d’une personne possédant un statut inférieur à lui, ou d’une lignée inférieure, ou bien venant de quelqu’un de plus jeune que lui. Qu’il acquiert la science où qu’elle se trouve, la sagesse est la quête du croyant il la saisit où qu’il la trouve.
Sa’îd ibn Jubeyr dit : « L’homme demeure savant tant qu’il continue d’apprendre, mais dès lors qu’il cesse d’apprendre et pense se suffire de son savoir, il est alors le plus ignorant. »
Certains salafs profitaient des connaissances de leurs élèves.
Al Humeydi – l’élève de l’imam Ach-Châfi’î – a dit : « J’ai accompagné Ach-Châfi’î de la Mecque jusqu’en Egypte, je tirais profit de son savoir sur les questions juridiques et il tirait profit de mes connaissances sur les hadiths. »
Douzièmement : s’engager dans l’écriture et la compilation d’ouvrages, tout en étant pleinement apte à le faire. Il se doit de connaître précisément les domaines en question, avoir des connaissances approfondies dans ces disciplines, d’où la nécessité de rechercher et de réviser continuellement.
Al Khatîb Al Baghdâdi dit : « Cela (l’écriture) permet de consolider la mémoire, d’animer le cœur, d’améliorer le caractère, d’exceller dans l’expression, d’être gravé dans les mémoires, d’acquérir une immense récompense et enfin de l’immortaliser jusqu’à la fin des temps. »*
*Al Jâmi’ li akhlâq ar-râwi wa adab as-sâmi’ (2/422)
Extrait du livre « Tadhkira as-sâmi’ wal moutakallim fî adab al ‘âlim wal mouta’allim de l’imam Badr ad-Dîn Ibn Jamâ’a (rahimahuLLah) (p48-60)
Traduit par l’équipe Darataalibat.
