Premièrement : Observer la crainte d’Allah Ta’âlâ en permanence que ce soit en privé ou en public, et maintenir cette crainte dans tous ses instants de mouvements ou de repos, dans ses paroles et actes.
Il est garant de ce qui lui a été confié comme savoir et de ce qui lui a été accordé comme compréhension
Allah Ta’âlâ dit (traduction rapprochée du sens des versets) :
{Ô vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas sciemment la confiance qu’on a placée en vous ?} (Al-Anfâl :27)
Allah Ta’âlâ dit aussi (traduction rapprochée du sens des versets) :
{Car on leur a confié la garde du Livre d’Allah, et ils en sont les témoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi.} (Al-Mâ’idah : 44)
L’imam Châfi’i dit : « Le savoir n’est pas ce qui est mémorisé, le savoir est ce qui est utile. »
Fait également parti de cela : la constance dans la sérénité, la dignité, le recueillement, la piété, l’humilité envers Allah ainsi que la soumission.
‘Omar (qu’Allah l’agrée) dit : « Apprenez la science, et apprenez avec elle la sérénité et la dignité. »
On rapporte des Salafs cette parole : « Il incombe au savant, d’être humble vis à vis Allah aussi bien en secret qu’en public, qu’il se méfie de sa propre personne et qu’il s’arrête là où cela lui semble difficile. »
Deuxièmement : Qu’il préserve la science comme l’ont fait les érudits parmi les pieux prédécesseurs, et qu’il la respecte selon l’honneur et la fierté que lui a conféré Allah T’a’âlâ.
Ainsi, il ne doit pas s’humilier en se rendant chez ceux qui ne sont pas dignes de lui parmi les gens qui portent l’amour de ce bas monde, sans nécessité ou besoin , même s’ils ont un grand statut ou une grande renommée.
Az Zuhri a dit : « C’est une humiliation pour la science que le savant l’apporte chez l’apprenant. »
Les paroles des Salafs à ce sujet sont nombreux.
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Troisièmement : Qu’il se détache de ce bas-monde autant que possible, sans nuire à lui-même ou à sa famille. Cela exige un équilibre entre les besoins qui doivent être modérés et la satisfaction.
Le plus bas degré d’un savant est de détester l’attachement à ce bas monde puisqu’il connaît mieux que quiconque sa bassesse, ses tentations, sa rapide disparition et de la quantité d’efforts et de difficultés qu’elle impose, il est de ce fait la personne la plus digne de ne pas y prêter attention, ni de se laisser accabler par ses soucis.
Yahyâ ibn Mu’âdh dit : « Si ce monde était de l’or qui disparaît et l’au-delà était de verre durable alors il conviendrait à l’homme sage de préférer le verre durable à l’or périssable. Que dire alors lorsque ce monde est de verre périssable et l’au-delà est d’or éternel ?! »
Quatrièmement : Que son savoir ne soit pas une cause lui permettant d’accéder à un objectif mondain : un grade élevé, une fortune, une réputation, la célébrité, un service, ou encore vouloir devancer ses paires.
L’imam Ach-Châfi’î dit : « J’aimerais que l’humanité entière apprenne cette science sans qu’aucun mot de celle-ci ne me soit attribué. »
Cinquièmement : Qu’il s’abstienne des gains vils et de leurs vices, ainsi que des pratiques habituellement et religieusement réprouvées telles que la hijâma (la saignée), le tannage, le change et la bijouterie et qu’il évite les lieux de soupçon, éloignés soient-ils.
Qu’il ne fasse aucun acte compromettant sa dignité ou acte répréhensible en public, même si celui-ci est légitime en soi, car cela l’expose à des soupçons, à des critiques ou encore amène les gens à avoir de fausses accusations.
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Sixièmement : Qu’il soit assidu dans la pratique des rites religieux et la manifestation de ceux-ci : par exemple, pratiquer les 5 prières quotidiennes en groupe à la mosquée, répandre le salâm aux personnes proches mais aussi à toutes les personnes sans distinction, ordonner le bien et interdire le blâmable, et faire preuve de patience face à ceci, exposant la vérité aux dirigeants, se remettant entièrement à Allah sans redouter aucune remarque, il se rappelle la parole d’Allah Ta’âlâ (traduction rapprochée) : {Et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise !} (Loqman : 17)
Qu’il garde en tête que notre prophète (salla lahou Allah ‘alayhi wa sallam) ainsi que les autres messagers faisaient preuve de patience face au mal qu’ils recevaient et ils le supportaient pour Allah jusqu’à ce que l’issue leur soit favorable.
De même, il se doit de propager les sunans du prophète (صلى الله عليه وسلم) , de combattre les innovations et de diriger les affaires religieuses et intérêts communs pour les musulmans, de façon légiférée et selon la voie du prophète.
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Extrait du livre « Tadhkira as-sâmi’ wal moutakallim fî adab al ‘âlim wal mouta’allim de l’imam Badr ad-Dîn Ibn Jamâ’a (rahimahuLLah) (p48-60)
Traduit par l’équipe Darataalibat.
