A la découverte des katatibs كتاتيب (koutab)

A la découverte des katatibs كتاتيب (koutab)

A l’époque la mosquée n’était pas uniquement un lieu d’adoration, mais elle jouait le rôle d’un institut à part entière où les musulmans y apprenaient la lecture, l’écriture, le Coran, la jurisprudence, la langue arabe et bien d’autres sciences religieuses.

Par la suite, nous avons vu naître proche des mosquées ce que l’on appelle « koutâb » , endroit consacré particulièrement à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, du Coran avec une approche de langue arabe.

Le koutab représentait en quelque sorte l’école primaire actuelle et les katâtîb étaient répandus à tel point que l’on pouvait compter environ 300 katâtîb dans une seule et même ville ! Parfois, un koutab comptait à lui seul plusieurs centaines voir des milliers d’élèves.

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Ensuite, sont apparues les madâris, construites près des mosquées et des katâtîb, ces écoles avaient la place des lycées et facultés que nous connaissons de nos jours.

L’enseignement y était totalement gratuit et accessible à n’importe quelle classe sociale. En effet, il n’y avait aucune distinction entre le fils d’un pauvre et le fils d’un riche ou bien entre le fils d’un commerçant, d’un ouvrier ou encore d’un artisan, plutôt, tous s’asseyaient les uns à côté des autres.

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On trouvait dans ces écoles deux sections distinctes : la section internat qui était prévue pour les étrangers ne pouvant être à la charge de leurs proches.

Alors, ils y séjournaient à titre gratuit, nourris, logés, ils avaient la possibilité d’accomplir des actes d’adoration, ou encore de lire, puisque chaque école disposait d’une salle de prière, de plusieurs salles de cours, d’un dortoir, d’une bibliothèque, d’une cuisine ainsi que d’une salle d’eau ; et pour certaines d’entre elles, ces écoles étaient même équipées de cours extérieures pour une pratique sportive…

Les dirigeants et hauts responsables de ces madâris faisaient parti des meilleurs savants et pour la plupart, réputés.

Dans les débuts de l’Islam, les enseignants ne prenaient aucun salaire en contrepartie de leur travail, ce n’est qu’après que le développement économique et social ont pu contribuer à la construction de ces madâris et que des fonds ont pu être récoltés pour entretenir ces écoles et rémunérer les professeurs, que ces professeurs ont obtenu un salaire plus ou moins important, mais qui de façon générale couvrait suffisamment leurs besoins.

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Pour pouvoir enseigner dans ces écoles, seul le professeur titulaire d’une attestation auprès d’un savant pouvait le faire. La tradition voulait que le cheikh écoute son élève lors des assises spécifiques ou bien que l’élève cite le nom de son cheikh dans sa chaîne transmission après sa mort, preuve faisant foi de cet héritage dans la science.

On comptait plusieurs types de madâris : certaines madâris étaient consacrées à l’apprentissage du Saint Coran, de sa mémorisation, sa récitation et son tafsir , d’autres -majoritairement-étaient spécifiques à l’étude du hadith , d’autres étaient ouvertes à la jurisprudence, ainsi, chaque madhhab a édifié sa propre école.

On trouvait également des écoles de médecine, des écoles uniquement pour les orphelins…

A ce propos, le savant An Nou’aymi (savant du 10e siècle hégirien ) cite dans son livre intitulé « L’étudiant au temps des madâris » : « Quant aux écoles de Damas, il y avait 7 écoles coraniques, 16 écoles de hadith, 3 écoles pour l’apprentissage du Coran et du hadith en même temps, 63 écoles chafi’ites, 52 écoles hanafites, 4 écoles malikites et 11 écoles hanbalites…sans compter les écoles de médecine et les autres écoles… »

Extrait de « Parmi les merveilles de notre civilisation » Moustafa As-Sibâi.

Traduction et correction : Darataalibat

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